Les impressions d'Anthony, un backstager qui a testé
la pédale Lazy Comp Anasounds
lors d'une Tournée Matos Backstage
Anasounds Lazy Comp : un bon comp-agnon
Conditions du test
- Guitare : Fender Stratocaster Deluxe touche palissandre, micros Hepcat Série L et Humbucker Seymour Duncan JB Jr en aigu
- Amplis : Vox AC4TV et Fender Blues Junior 3
- Chaînage des effets : Lazy Comp / Fulltone OCD / Gamin3 Push-Up / Boss DD-3 / Electro-Harmonix Holy Grail Plus
Le test
Pour faire suite à mon premier essai dans le cadre des Tournées Matos Backstage qui fut celui de la Bitoun Fuzz d’Anasounds, me voilà à remettre le couvert avec une pédale de la marque niçoise, le compresseur Lazy Comp. De la même manière que l’essai d’une Fuzz était une première pour moi, celui d’un compresseur en est également une. Ce n’est pas que je ne suis pas adepte des pédales d’effets, c’est tout simplement que j’ai mis quelques années à définir mes besoins en termes de son, et à affiner mes préférences, et que j’ai trouvé mon bonheur. Je ne suis donc pas en quête toutes les semaines d’un nouveau Chorus, d’un Octaver ou encore d’une Wah paramétrable dans tous les sens.
Me voilà donc en possession pour quelques jours de cette Lazy Comp. Le nom semble bien choisi puisque la pédale ne comporte qu’un seul potard, gage d’une agréable simplicité d’usage, surtout après l’épisode bidouillages de trimpots sur la Bitoun Fuzz. A l’ouverture de la boîte, je découvre une pédale au look et à la finition aussi soignés que sur la Bitoun Fuzz, je mets ma bonne vieille Dunlop Cry Baby en congé pour la semaine, pour faire prendre à cette Lazy Comp, la première place dans ma chaîne d’effets. J’allume mon Vox AC4TV, peu de gain histoire de commencer par les sons clairs, un soupçon de Reverb, potard de la Lazy Comp à midi, et zou…
… il ne se passe rien. Tout du moins, rien de différent par rapport à d’habitude. Je crois que j’ai compris : il doit, comme pour la Bitoun Fuzz, y avoir des mini-potards à l’intérieur du boîtier, ce que me confirme le petit livret fourni dans l’emballage.
Bon… il va falloir ressortir les tournevis et tâtonner sur les réglages. J’ai bien compris qu’il s’agissait d’un choix délibéré du fabricant, mais en tant qu’utilisateur, je m’interroge sur l’intérêt de jouer la carte de la simplicité avec seulement un ou deux potards en extérieur, si c’est pour faire ouvrir la pédale de façon inévitable : autant mettre un ou deux potards de plus en façade… non ? Dans un autre genre, imagine-t-on une voiture dont il faudrait ouvrir le capot pour régler la température de la clim ou le son de la radio ?
Bon, ceci dit, une fois les réglages « internes » effectués, il n’y a plus besoin d’y toucher et la pédale est alors entièrement opérationnelle. Après avoir tâtonné, j’ai fini par mettre les potards internes, environ à deux-tiers de la course. Je réessaie avec ma Strat sur le micro grave, dans une configuration de son clean, et là, effectivement, c’est différent. J’étais impatient de tester cette pédale, car en tant que béotien du compresseur, j’étais strictement incapable d’identifier l’usage de cet effet « à l’oreille » sur une vidéo de test en ligne.
Avec les réglages idoines, potard externe à midi et en son clair, il se dégage effectivement quelque chose de cette Lazy Comp : ce qui sort de mon Vox remplit mieux l’espace que d’habitude. Les notes prennent de la vie, de l’ampleur, et on gagne un sustain non-négligeable. Cela s’observe tant dans le jeu « note à note » au médiator, aux doigts que dans le jeu en accords…
Sur mon Fender Blues Junior, mêmes impressions : un sentiment agréable de notes plus en relief. Un blues clean ou très légèrement « crunché » par un petit surcroît de gain sur l’ampli, ou une rythmique funky sont à mon sens les territoires où la Lazy Comp s’en sort le mieux. Pour ce qui est de la réactivité du potard externe, je tiens à souligner que je n’ai pas beaucoup quitté la zone « 11h – 14h », qui donna les meilleurs résultats.
En deçà de cette tranche, l’apport n’était pas flagrant, et au-delà, curieusement, le son devenait plus typé « crunch ». On ne peut évidemment pas parler d’overdrive, mais c’est comme si j’avais monté d’un ou deux crans le volume de l’ampli (le Vox comme le Fender). Je pense que cela doit tenir au fait qu’un ampli à lampes a déjà de la compression naturelle et que le fait d’en rajouter par le biais d’une pédale fait croustiller un peu plus l’étage de pré-ampli…
En ce qui concerne le son saturé justement, j’ai essayé de voir ce que cela donnait avec l’usage de ma fidèle Fulltone OCD qui peut offrir selon les réglages un crunch bien chaud comme une disto tranchante à souhait, et je dois dire que le résultat m’a moins convaincu qu’en son clair, dans le sens où les bénéfices de la Lazy Comp sont plus dilués avec un son crade. On perçoit toujours le surplus de sustain, mais moins nettement qu’en son clean.
Conclusion
Pour conclure, je dirais que la découverte de la compression grâce à cette Lazy Comp fut une expérience intéressante. C’est un effet moins flagrant qu’une disto ou un Delay par exemple, mais qui apporte un réel intérêt, notamment dans le son clean. Sur une guitare équipée en micros simple bobinage avec un ampli à lampes, on a tout de suite des rythmiques qui gagnent en personnalité, en projection, et la réactivité à l’attaque déjà bien présente à la base sur mes Hepcat Série L s’en est retrouvée encore améliorée.
En résumé, si vous jouez essentiellement en son clean dans un registre funk, clean blues ou reggae, la Lazy Comp pourrait vite devenir un maillon indispensable de votre chaîne d’effets.
J’ai aimé
- Le look
- La finition
- Le gain en dynamique, en sustain sur les sons clairs
- La simplicité d’usage…
J’ai moins aimé
- L’obligation de passer au préalable par les potards internes pour profiter de la simplicité d’usage
- Le rendu en son saturé (pas du point de vue qualitatif, mais du point de vue « utilité »)
Anthony - Backstager depuis 2014