Voilà une belle histoire de guitare racontée
par un abonné de La Chaîne Guitare.
Envie de raconter votre histoire ? Abonnez-vous !
Le début de l'histoire
Lance Lopez est un bluesman américain habitant à Dallas au Texas. Je l’ai découvert en 2009 à Sarrebruck en Allemagne. Ce fut à l’occasion d’un passage remarqué dans un magasin de musique dont il profita de la cave pour donner un concert improvisé.
Exigu et rapidement bondé, ce local vibra 2h durant au son énergique de sa musique et d’un Marshall 100W poussé dans ses derniers retranchements.
Quelques heures plus tard, après avoir repris mes esprits et un brin d’audition, je me dis que ce blues d’inspiration hendrixienne, vaughanienne pimentée d’une bonne dose de sauce texane sonnait vraiment rudement bien.
A cette époque pas si lointaine où la musique en streaming n’en était qu’à ses balbutiements, je me ruais donc vers un disquaire online pour commander la dernière galette du monsieur.
Quelques jours plus tard, les notes de « Salvation from Sundown » tournaient en boucle dans mon salon et dans ma voiture.
Durant les mois qui ont suivis, j’ai suivi l’évolution de sa carrière.
Lance étant à la fois très actif et très disponible sur les réseaux sociaux, c’était donc chose plutôt facile.
J’ai pu ainsi le recroiser lors de sa venue en France en 2010, un soir de 14 juillet dans l’Est de la France et suivre sur Facebook l’acquisition de sa nouvelle guitare de studio et de tournée.
En 2011 vient la sortie de son nouvel album studio intitulé « Handmade music ». Grosse claque pour moi avec cet album plus musclé, qui fait la part belle à la Les Paul et dont aujourd’hui encore je trouve le son monstrueux (écoutez le titre d’ouverture « Come back home » ou ZZ topienne « Get out and walk »).
L'heure du choix
Quelques semaines plus tard, août 2011 : Lance propose à la vente cette fameuse Gibson avec laquelle il a enregistré l’album et qui le suit en tournée depuis plusieurs mois. A cet instant précis, c’est pour moi le graal absolu !
Adorateur de la Les Paul depuis toujours, l’opportunité est là d’acquérir la guitare que j’admire en vidéo depuis plusieurs mois et à l’origine de ce son phénoménal capturé sur le dernier album de Lance.
Mes mains tremblent, la sueur perle son mon front et mille questions me traversent la tête...pendant 30 secondes.
C’est une occasion unique, pas de doute, je fonce. J’envoie un message à Lance pour la bloquer. A ce moment, le suspens dure 30 minutes.
Elles paraissent interminables mais au bout une réponse en français qui me fait sauter au plafond « Merci, très bon choix ».
23 septembre 2011, la veille de mon mariage, la guitare arrive par le transporteur. Ouverture angoissée du carton mais tout est en ordre. A l’ouverture de l’étui c’est le rêve!
La première chose marquante c’est l’odeur qui en émane : ça sent bon la scène, les clubs bref plusieurs mois de tournée intensifs. C’est encore le cas aujourd’hui, 7 ans après.
Ensuite c’est le visuel : la guitare est splendide avec un relicage naturel du vernis, des micros fruit d’une utilisation professionnelle et passionnée.
Dans l’étui, je découvre quelques goodies : médiators usagés, jeux de cordes ainsi qu’un poster dédicacé par Lance avec la guitare.
La guitare
Revenons à la guitare. Il s’agit d’une Gibson, modèle Les Paul Custom Shop Reissue 58 (aussi dit « R8 ») fabriquée en 2010.
Elle provient du magasin Jimmy Wallace Guitars à Garland au Texas. Sa finition est Washed Cherry VOS (Vintage Original Specs).
Ses caractéristiques sont celles des R8 Custom Shop de cette période dont les principales :
- 2 micros Burstbucker
- Chevalet ABR-1
- Condensateurs Bumblebees
- Profil de manche assez épais sans être une buche
Au niveau de l’esthétique, et comme déjà évoqué, l’aspect relicage naturel se marie à mon goût très bien avec cette guitare.
L’accastillage est oxydé, pour ne pas dire rouillé, au niveau des caches micros, du chevalet et à la base des potards.
Le vernis au niveau manche a vécu, en particulier au niveau du binding inférieur, probablement victime des passages express et intensifs de la chevalière de Lance.
L’étui a été customisé également avec quelques autocollants de promotion (studio Ardent où a été enregistré l’album « Homemade Music », Ernie Ball, stickers de tournée) et de Pass backstage pour les passages des Rolling Stones et de Joe Cocker au Texas.
Après l’esthétique, vient ensuite le moment de jouer : premier essai sans ampli.
J’ai pour habitude de toujours démarrer le test d’une Les Paul par le même morceau : Mr Big de Free.
La résonance à vide de la guitare à ces quelques notes me permet de jauger très vite si elle sera à mon goût. Et là, encore un fois, pour moi c’est la claque.
C’est extrêmement difficile à retranscrire par écrit : ce n’est pas tant l’amplitude de résonance qui impressionne que la réponse puissante et dynamique de la guitare quelle que soit la note jouée.
Ça se confirme ensuite en la branchant dans un Marshall JCM2000. Cette Les Paul a un son très gras et puissant, bien raccord avec la sensation que donne la guitare à vide.
La Les Paul de Lance Lopez en vidéo
Dans les vidéos ci-dessous, on peut avoir un aperçu du son de cet instrument :
Le mojo
Les plus aficionados l’auront compris, ce modèle traditionnel du Custom Shop Gibson ne se distinguera pas par une côte exceptionnelle sur un quelconque marché de l’achat-revente.
Malgré ça et aujourd’hui encore, j’arrive à tomber sous le charme de cet instrument chaque fois que je prends son étui en main et plus encore lorsque j’en sors cette guitare.
Elle représente tout ce que j’apprécie et ce que je mets derrière le terme « Mojo » : ce modèle Les Paul, qui est celui qui me fait le plus fantasmer, et un vécu sur la route et dans les clubs avec l’un de mes guitaristes favoris.
Hervé K.
Un immense merci à Hervé pour avoir partagé son histoire !
Vous aussi vous avez une histoire de guitare à raconter ?
Les colonnes de La Chaîne Guitare vous sont ouvertes !
Pas besoin que cela soit forcément lors d'un achat à une personne connue,
ce peut être tout simplement une histoire qui vous a amené à faire l'acquisition
d'une guitare qui vous tient à coeur.
A vos plumes !
Branché guitare ? Abonnez-vous !