Les impressions d'Anthony, un backstager qui a testé
la pédale Bitoun Fuzz Anasounds
lors d'une Tournée Matos Backstage
Conditions du test
Guitares
- Fender Stratocaster Deluxe touche palissandre, micros Hepcat Série L et Seymour Duncan JB Jr en chevalet
- Squier Stratocaster Classic Vibe 50’s touche érable, micros Van Zandt Vintage Plus
- Epiphone SG « modifiée Junior » (Seymour Duncan P90 format Humbucker « Phat Cat » en unique micro)
Amplis : Vox AC4TV et Fender Blues Junior 3
Le test
Cet essai d’une pédale de Fuzz était une première pour moi. Par goût, je vais plus facilement vers l’overdrive et la disto que la Fuzz, et avoir une pédale de Fuzz en test pour une semaine, sur mon matos et sans vendeur collant qui rôde autour de moi et qui entendra mes pains, était l’occasion de découvrir cet effet.
A la réception, je découvre une pédale au look fort sympathique, pourvue de deux potards (un gain et une tonalité) et d’un témoin d’allumage reprenant le logo de la marque. Classe et bien construit. Dans la boîte, se trouve également un petit schéma indiquant les possibilités de couleurs sonores en fonction de la position des potards, ainsi que la présence de mini-potards directement sur le circuit imprimé de la pédale, pour affiner les réglages.
De prime abord, cela me refroidit un peu : je suis plus du genre « plug and play » que « bidouilleur ». A cet instant je me dis : « c’est bien joli de prôner la simplicité avec seulement deux potards en externe, mais si cette apparente simplicité révèle en fait la nécessité d’ouvrir le boîtier pour sculpter précisément son son, cette simplicité en prend un coup. » Cela posé, il est temps de voir ce que cette Fuzz a dans le bide.
C’est avec ma Strat Classic Vibe 50s que je me jette à l’eau, Vox allumé en mode 4w (pleine puissance), lampes chaudes, avec le volume raisonnablement placé à 9h pour avoir un son de base à peu près clair (en bon monocanal à lampes, il crunche très vite le bougre), toutes les pédales éteintes, à l’exception évidemment du sujet du jour, dont le potard de gain est situé entre 9 et 10 heures (je commence toujours gentiment quand j’essaie une pédale) et le tone à midi.
La vache… C’est à la limite de l’utilisable tellement il y a de souffle et de larsen. Je me dis que ça va passer par les réglages en interne pour la calmer. J’éteins tout, j’ouvre (facilement grâce à l’unique grosse vis située sur la face avant) le boitier et j’ai accès au circuit. Avec un tournevis de précision et aidé par le schéma, je repère les trimpots qui correspondent au réglage du niveau de Fuzz et constate qu’ils étaient en butée max : je leur applique un bon deux tiers de moins et je recommence mon test : eh bien là, on est proche de la vérité !
Le son est chaleureux à souhait, un peu baveux, assez proche d’un overdrive vintage mais en plus « crépitant ». Je pense qu’il y a moyen de faire encore mieux. Je redébranche, je rajoute un pouillème du gain que j’avais enlevé sur les potards internes et je réessaie.
Yes ! Là on est vraiment dans le domaine d’une Fuzz ! C’est crade, chaud, baveux à souhait ! De plus, les potards externes sont vraiment réactifs, ils ne sont pas là pour faire joli et on obtient en les tournant de vraies variations, tant en termes de niveau de saturation, qu’au niveau de la coloration sonore. Avec la SG et son P90 c’est encore mieux : le son apparaît plus épais (forcément) et plus propice à la saturation qu’avec des simples de Strat typés vintage.
J’ai évidemment tenu à tester ce que ça donnait avec mon autre Strat, qui elle est équipée d’un humbucker (format simple) qui envoie bien la sauce aussi grâce à son niveau de sortie situé entre 15 et 16kohms. Eh bien ça se confirme : cette Bitoun Fuzz donne, selon moi, le meilleur d’elle-même avec des micros balèzes, qui permettent de profiter de sa réserve de puissance impressionnante.
Cette pédale s’apprécie également en jouant avec le potard de volume de la guitare : quand le gain est à un niveau assez élevé, il suffit de baisser le volume de la guitare à 7/8 pour retrouver un grain plus typé « overdrive », dévoilant ainsi une certaine polyvalence.
Conclusion
En résumé, le novice en Fuzz que je suis a beaucoup apprécié cette pédale made in France… J’avais un peu d’appréhension à sa réception quant à ce que j’allais pouvoir en faire, sachant que j’avais dans l’idée qu’une Fuzz c’était un effet assez inexploitable en deçà d’un certain niveau en tant que guitariste, et que ça pouvait vite engendrer un son peu plaisant.
Cependant, une fois la bête apprivoisée et ses petites subtilités qui s’acquièrent rapidement au final (notamment les réglages en interne), on s’amuse vraiment et on se prend, en fonction de la position des potards externes à imaginer les lampes de son ampli au bord de l’explosion. Bref, une belle expérience que ce premier essai Backstage, qui a pleinement joué son rôle en me faisant découvrir cette chouette marque qu’est Anasounds.
Aspects positifs
- Le look
- La qualité de fabrication
- Le son
- L’éventail sonore large
Aspects négatifs
- Tous les réglages ne sont pas en façade (ça peut aussi être un avantage pour ceux qui aiment bidouiller)
- Pas donnée…
Anthony - Backstager depuis 2014