Le Spartan Tour, c'est quoi ? Dans le cadre du Projet Spartan, j'avais eu l'idée de prêter la guitare terminée aux backstagers qui auraient envie de tester la guitare tranquillement chez eux. La Spartan a déjà fait étape chez Steven et Philippe.
Après quelques jours chez Franck pour la 3ième étape, celui-ci a pris la plume pour partager ses impressions.
Bonne lecture !
Le récit de Franck
Spartan Tour - Jour 1 : Réception de la Spartan
Nous avions échangé avec Pierre à plusieurs reprises au sujet du travail de Mikaël Springer. J’étais vraiment curieux d’essayer ses guitares. Pierre m’a proposé d’intégrer le Spartan Tour. Je vous fais grâce du café pris chez lui pendant lequel nous avons refait le monde et débriefé le Musikesse dont il revient tout juste. Pierre va chercher l’objet du délit.
La belle arrive dans un écrin Hiscox signé Springer. L’ouverture de l’étui découvre la belle. Entre vintage et modernité, la couleur TV white met en valeur les lignes particulièrement réussies de cette Spartan. C’est sobre, c’est élégant. Un peu comme le design art déco. Un côté moderne avec une pureté intemporelle.
La guitare est légère, assez équilibrée. J’ai l’impression que le corps est un poil plus léger que le manche. Peut être cette impression est due à la taille imposant du manche qui est conséquent : un gros C, très agréable. Il remplit la main de manière confortable. La guitare prend sa place sur le corps de manière naturelle, très plaisante. La symbiose entre le musicien et la guitare est immédiate.
Je suis surpris par tant de confort, de facilité. Cela ne peut être que la marque d’un très grand soin. Du coup, je regarde les courbes de la bête : tout est soigné.
Essai en acoustique
La guitare vibre et développe de belles harmoniques. Je la sens dynamique, joueuse. Le manche est vraiment très agréable à jouer.
Essai branché
Un essai bref sur le Fender Champ Silverface de Pierre confirme mes premières sensations : la jouabilité est impressionnante ; la guitare dynamique et riche en harmonique. Les boutons de volumes et de tonalités sont efficaces.
Un essai tout aussi court chez Woodbrass Deluxe dans un Sarge avec un cab 1x12’’, La Spartan envoie du lourd. Elle est mordante et rageuse.
Spartan Tour - Jour 2 : Premier essai approfondi
J’examine la guitare de manière détaillée pour comprendre comment elle a été dessinée et réalisée.
Moi qui suit sensible aux courbes, aux lignes, je suis à la fête : partout les courbes sont soignées, étudiées autant pour la ligne que pour le confort de jeu.
Le dessin de la tête entre finesse et originalité est superbe. Il reprend discrètement la forme du corps. La signature fine s’inscrit dans la découpe de manière soignée. La volute de jonction manche tête est simplement sublime : c’est fin, élégant. Quand on sait que Mikaël le fait à la main et au couteau c’est époustouflant.
Le manche, tout en étant imposant (à la demande de Pierre) offre un très grand confort de jeu. Le frettage est exceptionnel : observez bien l’extrémité des frettes ; si vous connaissez le travail de Juha Ruokangas, on est à ce niveau de précision et de soin dans le détail. Les bends glissent sur les frets sans effort : les frets ne seraient-elles pas en Inox ? Renseignement pris, elles sont en nickel silver, standard quoi… enfin presque.
Je craque particulièrement sur le contact du manche sur la paume de ma main gauche. Allié au fretboard et au frettage, ce manche est un régal. Quand je pose mes doigts dessus, je ne peux m’arrêter de jouer : mes doigts glissent sur la touche. Ce manche est du velours.
La découpe stomacale et le chanfrein du corps sont étudiés pour le confort. La guitare se fait oublier.
Je ne sais pas comment Mikaël a fait cette peinture. Elle est vraiment fine. Les veines sont visibles au travers du TV white. Le toucher est soyeux. L’apparence est celle d’une laque. C’est bluffant.
Bon, je branche. Et dans du sérieux (voir plus bas) !
Le micro Haussel est vraiment excellent (Note : voir l'interview du fabricant Harry Häussel dans cet article). L’électronique est au niveau du reste. Les contrôles sont efficaces. Le volume est progressif et linéaire. En le baissant, il permet de vraiment jouer en clair même un overdrive enclenché. Le contrôle de tonalité est parfait : il est vraiment utilisable sur toute la course.
Mikaël n’a pas économisé sur l’électronique. Je suis habitué aux électroniques haut de gamme. Particulièrement sur Gibson. Ici, tout me dit que l’on est au top. Un examen confirmera mes impressions : CTS, résistance russe papier huilé, cavité isolée au cuivre.
Je joue sur le volume et la tonalité : la palette avec un seul micro est très large. Je commence par le volume assez bas et la tonalité quasiment fermée : le son grave est profond, aéré. Idéal pour du blues. J’ouvre la tonalité en gardant le volume assez bas, le son est ouvert, articulé. J’ouvre progressivement le volume : le son est de plus en plus mordant, même en son clair.
Sur la tête Wolfaardt, le son est rond, chaud. On va du l’acoustique, au jazz, au blues et au rock. J’engage un Crunch le son mordant. Avec un gros overdrive (et même plusieurs), c’est méchant, très rock.
Sur le Sarge, c’est encore plus mordant, plus droit, plus agressif. Le son ZZ Top est là… pas Billy Gibbons mais ça envoie quand même du très gros.
Spartan Tour - Jour 3 et suivant : deuxième essai approfondi
Ce deuxième essai confirme mes perceptions de la lutherie.
J’ai vu le côté rock de la Spartan, je veux voir ce qu’elle peut donner dans des registres beaucoup plus calme : balade floydienne, jazz, ambiance planante… Et bien, c’est impressionnant d’efficacité et de facilité. Même sur le Sarge (plus rock), j’arrive à avec des sonorités douces et jazzy. La dynamique est toujours présente, les harmoniques riches.
Conclusions
J’avais envie d’essayer une guitare de Mikaël Springer depuis quelque temps. Je me connais : je suis très exigeant et attaché aux détails. J’ai eu l’occasion d’essayer une Collings 290 et une Ruokangas Unicorn. Cet essai a dépassé mes attentes. Mikaël Springer joue dans la cour des grands.
La Spartan est tout simplement fantastique : le design est original en gardant les repères classiques. Le confort de jeu est exceptionnel. Tout est soigné dans les moindres détails. Il suffit de regarder le vernis, le sillet, le cordier ou le frettage pour être convaincu. Le micro Haussel est excellent même si mon truc est plus les micros humbucker.
Merci à Pierre pour m’avoir permis d’essayer cette guitare fantastique.
Mikaël, on se contacte très vite : cette guitare m’a donné une envie d'une Springer !
Franck
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